Le titre renvoie au stade pastoral qui vient de l’antiquité, soit le stade des Bergers, de la liberté et dans lequel les dirigeants protègent leurs citoyens. Le paysage est chargé culturellement. Il représente la première image qu’on vu les 1ers arrivants, il montre le désir de progresser. On peut croire que Cole reprend ici l’idée de la Genèse, soit du jardin grandiose. Les humains sont petits et tendent la main à la nature, un lieu où ils pourront s’épanouir. On sent la paix, la sécurité, le charme et la tranquillité des lieux. Il n’y a pas de ruines qui rappellent des atrocités. On voit que les personnages sont tous petits, ils représentent l’isolement dans la nature. Le retour aux fondements, le renouveau. On sent Dieu, on veut communiquer avec lui grâce à la nature. Pour Cole, la nature luxuriante est le symbole de la grandeur du Tout-Puissant. La nature est vivante. Elle a une énergie ou une présence divine, elle nous permet d’avoir un contact spirituel. Chez Cole, le motif central est la montagne. Elles représentent une ascension vers le haut, elles évoquent la transcendance. Elles sont des piliers et le ciel est une voûte. Cette voûte représente d’ailleurs l’infini des cieux. Les arbres peuvent représenter deux idées, soit ils peuvent être comparés à l’homme qui s’enracine dans le paysage ou on peut faire un parallèle avec le fait que les arbres représentent tous les stades de vie. On pourrait alors croire qu’il y a la représentation de l’Amérique, soit le jeune arbre mince qui trône à côté de l’arbre mature et imminent qui serait alors l’Europe. L’Amérique ce voit donc à travers ses paysages. Bref, ses œuvres montrent le contact avec la nature ou plus précisément le rapport que l’homme devrait conserver avec la nature. Cette nature luxuriante représente bien le stade de développement primaire tel que mentionné précédemment. On associe cette période à la période coloniale américaine dans laquelle il y a encore des zones inexplorées. C’est ce temps que les hommes regrettent. C’est aussi le stade des pionniers qu’ils regarderont ensuite comme un idéal. Les artistes se rendent compte que ce « paradis » ne sera pas éternel, et ce, même si la nature semble vaste dans leurs oeuvres. Ils veulent capter ce qui reste de la nature alors que l’industrialisation se fait très rapidement. On sait que l’artiste posait un regard critique face à l’industrialisation et qu’il avait peur que l’Amérique fasse comme en Europe et sombre dans la décadence comme on le croyait au 19e siècle.